J’ai écouté l’appel de la mer
avant l’empreinte de tes mots
sur ma langue
Avant l’impact de tes yeux sur ma joue
j’ai humé la beauté de l’ile
et les couleurs de la terre ont
posé des éclats d’orage sur mon front
Bien avant la brûlure de ton émoi
j’ai frôlé les feux d’un songe
le cœur ouvert sur ma peur de
ne pas voir un monde
de pain partagé et de soleil levant
J’ai vécu de jour et ai oublié la longueur des nuits
Le passé et le présent
sur la ligne infinie du temps
ne chantent-ils pas la même rengaine
sauvage vieille et envoûtante?
Bien avant toi j’ai vécu
mais depuis toi
me vient parfois
une image trop vivace
pour n’être qu’un souvenir
un air fou et doux
une trace plus belle qu’une zébrure
le bruissement
d’un bonheur presque parfait
Une exquise déchirure